L’acronyme EMM (Enterprise Mobility Management) cède de plus en plus souvent sa place à celui d’UEM (Unified Endpoint Management). L’UEM ou gestion unifiée des terminaux permet de fournir les mêmes services, d’appliquer les mêmes règles et process sur tous les terminaux (fixes, mobiles, hybrides, quel que soit l’OS) en utilisant une solution unique de gestion et de sécurisation de la flotte.
Alors qu’en est-il ? Mythe, réalité proche ou plus lointaine ? Partant de sa connaissance des toutes dernières technologies et des retours d’expérience d’ITS Ibelem dont il est le Directeur Général, Jean-Cédric MINIOT partage avec nous sa vision et ses convictions. Rappelons qu’ITS Ibelem, filiale d’ITS Group, est un pure player de la mobilité…
Il existe aujourd’hui deux univers avec deux modes de fonctionnement distincts qui semblent évoluer aux antipodes. Celui de la gestion des PC et laptops avec des process stables, ancrés mais parfois lourds et coûteux et celui de la gestion des outils de mobilité fonctionnant parfois par itération mais faisant preuve d’agilité, de réactivité et d’évolutivité pour offrir une expérience utilisateur conforme à notre époque.
Ces deux mondes devraient logiquement être amenés à fusionner pour ne faire plus qu’un avec deux objectifs prioritaires :
- délivrer une expérience de travail unique en toute occasion et en adéquation avec les attentes des utilisateurs,
- rationaliser les dépenses inhérentes à deux modes de fonctionnement parallèles tout en maintenant un haut niveau de sécurité.
Si les outils de gestion traditionnels des PC présentent des avantages indéniables avec une plus forte stabilité et une sécurité renforcée, ils peuvent parfois paraître complexes à maintenir. Parmi les sources de complexité, on peut citer entre autres : les GPOs (Group Policy Objects), les masters, la gestion applicative, le suivi des déploiements, la nécessité de fonctionner au travers de réseaux locaux d’entreprise…
Les solutions d’EMM n’offrent, quant à elles, aujourd’hui pas exactement le même niveau de gestion. Le déploiement des terminaux peut paraître fastidieux aux yeux de l’utilisateur mais en contrepartie, elles permettent :
- une gestion distante des terminaux,
- une gestion unique et simplifiée des applications,
- le déploiement des terminaux en BYOD avec la possibilité de scinder parfaitement les univers personnels et professionnels,
- l’administration des Mac OS (pour certaines d’entre elles)…
Or, en observant le marché et ses évolutions, des tendances se dégagent qui devraient conduire à une convergence des deux mondes. Entre autres évolutions marquantes, on note tout d’abord l’extension de la gestion, hors réseau d’entreprise, des Windows 10, propice à une administration de ces terminaux au travers des solutions d’EMM.
Par ailleurs, on voit émerger des processus et des socles fonctionnels communs à plusieurs OS. Les procédures d’enrôlement sont, par exemple, facilitées sur un plus grand nombre de terminaux en offrant une « Out Of Box Experience » optimisée grâce aux programmes développés par les éditeurs et constructeurs. Apple a tout d’abord développé son « Device Enrollment Program » (DEP), Samsung le « Knox Mobile Enrollment » (KME). Google a mis à disposition « Android Enterprise » et ses différentes stratégies de déploiement et enfin Microsoft met en avant son service « Windows AutoPilot »,
Dernière évolution structurante : on constate un renforcement de la sécurité des solutions d’EMM qui rattrapent progressivement le niveau atteint sur les PC. Elles gèrent, par exemple, l’identité de manière intégrée et proposent, en complément, des solutions de MTP (Mobile Threat Prevention). L’un des acteurs majeurs va jusqu’à intégrer un agent unique combinant gestion de parcs de terminaux et détection et correction des menaces.
Compte tenu de ces avancées et de l’évolutivité des solutions d’EMM, tout laisse à penser que la promesse d’une gestion unifiée est en passe d’être tenue. C’est ma conviction et elle est partagée par nos experts qui interviennent sur des projets de grands groupes internationaux incluant des dizaines de milliers de terminaux et visant à concevoir et diffuser l’expérience de travail du futur. Notez bien que quand je parle de futur, il s’agit d’un futur proche puisqu’on se situe à horizon un à deux ans.
Reste aux différentes entités des Directions Informatiques et Métiers à s’entendre, entre autres, sur une nouvelle organisation et répartition des tâches. Cette évolution devrait, à terme, leur permettre de dégager du temps pour traiter des thématiques hautement stratégiques sur lesquelles tout reste à faire : l’Intelligence.
Par Jean-Cédric MINIOT, Directeur Général, ITS Ibelem